Havre-Saint-Pierre, Québec
L'île Nue de Mingan est située dans la partie ouest de l'archipel de Mingan, à 4 km de la rive nord du golfe du Saint-Laurent. L'île est formée de calcaire et est comprise à l'intérieur de la Réserve de parc national de l'Archipel-de-Mingan, qui possède un centre d'accueil et d'interprétation à Havre-Saint-Pierre. Une minuscule île, qui a pour nom L'Îlot, repose à une centaine de mètres au sud-ouest de l'île. L'île compte plusieurs espèces de plantes rares pour la région, dont l'asplénie verte (Asplenium viride) et le vélar à petites fleurs (Erysimum inconspicuum var. coarctatum). L'île a déjà été fréquentée par les Basques aux XVe et XVIe siècles alors qu'ils venaient pêcher la morue et chasser la baleine dans le secteur. Aujourd'hui, l'île abrite un camping sauvage dans sa partie nord.
Le site accueille un nombre significatif au niveau mondial de Goélands argentés, le recensement de 1996 permettant de dénombrer 6924 couples, ce qui représente environ 5 % de la population nord-américaine pour cette espèce.
L'Eider à duvet niche également à ce site : 341 couples étaient ainsi présents en 1996. Ces oiseaux migrent vers les côtes de la Nouvelle-Écosse et de la Nouvelle-Angleterre pour l'hiver. L'île abrite également des Goélands marins (195 couples en 1996) ainsi que des Sternes pierregarins et arctiques (214 couples en 1999). Quant à la population de Goélands à bec cerclé, qui avait atteint un maximum de 174 couples en 1983, elle n'en comptait plus que 5, en 1996. La population de Mouettes tridactyles a elle aussi fluctué de façon considérable au cours des années passant de 5 couples, en 1987, à 90, en 1988, à 2, en 1993, puis à 100, en 1996. Il est à noter que le site a déjà hébergé 1 couple de la rare Mouette rieuse en 1988 et 1992. En excluant les eiders, il a été calculé que l'île accueillait plus de 16 000 oiseaux marins durant la saison de nidification.
Durant les migrations, et plus particulièrement à l'automne, le site est également fréquenté par plusieurs espèces de limicoles. Les espèces les plus abondantes étant, par ordre décroissant, le Bécasseau à croupion blanc, le Bécasseau maubèche, le Bécasseau minuscule, le Petit Chevalier et la Barge hudsonienne.
Il a été évalué que près de 2 % du couvert végétal de l'île avait été détérioré ou détruit par l'importante colonie de goélands, et il est possible que cela ait une incidence sur le nombre de sternes nichant à cet endroit. Il a aussi été noté que la collecte illégale des oeufs d'oiseaux marins continuait de s'effectuer à l'intérieur des limites du parc. La chasse à l'eider dans les environs de l'île est également une activité légale très populaire à l'automne. Enfin, il semble que les visiteurs, comme les campeurs, aient peu d'impact sur les colonies.
Les déversements d'hydrocarbures s'avèrent toujours une menace pour le secteur étant donné que la voie maritime du Saint-Laurent figure parmi les plus fréquentées en Amérique du Nord. Un déversement aurait des conséquences désastreuses sur les populations d'oiseaux aquatiques qui peuplent l'archipel.
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